État des lieux des inégalités entre les hommes et les femmes lors du processus de recrutement

En mai 2021, une enquête menée par la DARES, qui produit des analyses statistiques pour le ministère du travail, divulgue l’impact du genre sur le recrutement.

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Dans le cadre d’un testing de grande ampleur, la DARES a envoyé 4800 candidatures fictives (2400 candidatures féminines et 2400 candidatures masculines) en réponse à 240 offres d’emploi dans 11 métiers différents. 

L’objectif n’étant pas d’étudier l’influence de l’origine, tous les CV portaient des noms d’origine française. 
Il en ressort que la discrimination entre les femmes et les hommes a globalement disparu au stade du CV, la première phase du recrutement. 

La DARES souligne en effet que la méthode employée "ne mesure que les chances d’être contacté par un employeur ou convié à un entretien d’embauche. Il est possible que les employeurs utilisent ensuite l’entretien d’embauche pour cerner la situation individuelle et la motivation des candidats [...] Il n’est donc pas exclu qu’à l’étape de l’entretien, la situation parentale ou la probabilité d’avoir des enfants dans un futur proche jouent sur les chances de recrutement, au détriment des candidates". 


1 - Pas de discrimination à l’embauche en moyenne entre les femmes et les hommes

Avant l’entretien d’embauche, « les candidatures féminines et masculines portant un prénom d’origine française ont globalement reçu le même accueil de la part des employeurs : un tiers a été rappelé, la moitié n’a pas reçu de réponse, les autres ont été refusées ».  

Le rapport relève ainsi que sur l’ensemble des candidatures envoyées, il n’y a pas d’inégalité de traitement significative entre les candidatures féminines et masculines. 

2 - Mais des différences fortes selon le niveau de qualification des métiers

En effet, des taux de rappels entre hommes et femmes peuvent varier, en fonction des métiers auxquels les candidats, femmes ou hommes, postulent. Ainsi, 30,3% des femmes sont rappelées lors des embauches pour des métiers peu qualifiées (contre 35,6% pour les hommes).

Cette tendance s'inverse pour les métiers de cadres où les femmes semblent favorisées par rapport aux hommes (28,5%, contre 20,4%).

3 - Peu d’effet de l’ajout d’indications maritales ou même de périodes d’inactivité sur les CV sur les chances d’être contacté par un recruteur potentiel

Les taux de rappel des candidats sont sensiblement équivalents quel que soit le signal introduit, variant de 29,7 % pour les inactifs ou inactives, en couple avec deux enfants à 35,6 % pour les célibataires avec deux enfants.

Ces taux de rappel sont tous proches du taux de 32,7 % obtenu pour les candidatures qui n’incluent aucune indication.

 

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